Organisateurs :
Université catholique de Louvain,
ESSCA School of Management,
Université Laval
30 et 31 janvier 2018
UCL (campus de Mons), Belgique
Appel à communications
Télécharger le CfP – Appel à communication – Workshop Repenser l’accompagnement entrepreneurial
La communauté scientifique s’est largement saisie du sujet de l’accompagnement entrepreneurial.
Côté francophone, les numéros spéciaux sur le sujet se sont multipliés depuis 2006 (voir Léger-
Jarniou et Saporta, in Revue de l’Entrepreneuriat, 2006 ; Chabaud et al., in Gestion 2000, 2010 ;
Messeghem et al., in Management International, 2013 ; Verzat et al., in Entreprendre & Innover, 2014).
Toutefois, l’accompagnement entrepreneurial est aujourd’hui protéiforme (Fabbri et al., 2016). Les
voies d’approfondissement sont dès lors toujours aussi présentes que nécessaires. A cet égard,
l’expression-valise « Espaces Collaboratifs d’Innovation (ECI) » désigne déjà, à elle seule, des
espaces de travail (espaces de coworking, learning labs, incubateurs, accélérateurs, couveuses, etc.),
de fabrication (fab lab, makerspace, techshop, hackerspace, etc.), d’expérimentation publique
(living lab, quartier numérique, hub créatifs, etc.) mais aussi des laboratoires de recherche et
d’innovation (centre de R&D, innovation lab, etc.). Tous ces espaces soutiennent le développement
des start-ups en stimulant de nouvelles manières d’entreprendre et d’innover qui n’ont pas encore
livré tous leurs secrets.
Plus spécifiquement, si l’incubation a fait l’objet de nombreuses recherches (ex. : Aernoudt, 2004 ;
Allen et McCluskey, 1990 ; Bergek et Norrman, 2008 ; Hackett et Dilts, 2004), ainsi que certains
métiers de l’accompagnement comme le mentorat notamment (ex. : Cull, 2006 ; Deakins et al.,
1998 ; Gravells, 2006, St-Jean et Audet, 2009, 2012 ; St-Jean et Jacquemin, 2012 ; Waters et al.,
2002), de nombreuses questions demeurent. Sur l’incubation elle-même, la recherche s’est
concentrée sur la description des dispositifs et les retombées pour les entrepreneurs incubés, mais
doit se poursuivre sur le processus même d’incubation, ainsi que ses déterminants et impacts pour
les différentes parties prenantes de l’écosystème de la structure (Hackett et Dilts, 2004 ; Messeghem
et al., 2013). Quant au mentorat, il existe bien plus d’études sur ce phénomène au niveau
organisationnel (ex. : Allen et Eby, 2008 ; Eby et al., 2010) qu’au niveau entrepreneurial. Si la
littérature sur le mentorat d’affaires se développe considérablement (ex. : Couteret et Audet, 2008 ; St-Jean et Audet, 2009, 2012 ; St-Jean et Tremblay, 2013 ; St-Jean et al., 2017), il demeure des sujets à exploiter, comme, par exemple, les motivations et les retombées du mentorat pour le mentor lui-même.
Plus globalement, l’avènement du développement de diverses formes de structures d’accompagnement conduit inévitablement à repenser également le métier de l’accompagnement. Ces métiers sont multiples et le phénomène de nébuleuse reste d’actualité (D’abate, Eddy et Tannenbaum, 2003 ; Paul, 2004). Les pratiques demeurent hétérogènes et les recherches doivent se poursuivre pour appréhender ce que sont les bonnes pratiques au regard des différents types de structures d’accompagnement, mais aussi des différents besoins des porteurs de projets et de leur évolution au fil du temps. La construction d’un véritable référentiel métier des compétences se fait attendre (Duquenne, 2014). L’adéquation des pratiques d’accompagnement avec le processus de vallée émotionnelle (ex. : Sheperd et Pazelt, 2017) que vivent classiquement les entrepreneurs mériterait également davantage de travaux. Domeignoz et Morin (2016) ont, par exemple, suggéré de réhabiliter l’émotion au coeur du processus d’accompagnement afin de guider les entrepreneurs vers une prise de décision plus appropriée. On notera aussi l’apparition de travaux exploratoires sur l’accompagnement du phénomène de doute entrepreneurial (Jacquemin et Lesage, 2016 ; St-Jean et Jacquemin, 2012 ; Valeau, 2006, 2007).
L’étude du processus d’accompagnement doit donc se poursuivre et s’affiner en intégrant la diversité et la complexité des parcours actuels. Sur ce point, il conviendrait de questionner l’adéquation des pratiques d’accompagnement au stade d’avancement des projets (cfr. la distinction entre pré-incubation et incubation, ex. : Leyronas et Loup, 2015), l’adéquation des pratiques au secteurs d’activités des projets (structures spécialisées ou généralistes), ou encore l’adaptation des pratiques d’accompagnement pour certains publics-cibles spécifiques. Sur ce dernier point, les nouveaux dispositifs d’accompagnement des étudiants entrepreneurs nous semblent constituer un intéressant terrain d’investigation. Delanoë-Gueguen (2015) soulignait les spécificités des incubateurs étudiants caractérisés par le handicap de la nouveauté et le manque de capital humain et social de ces jeunes. Les questions demeurent toutefois multiples et variées : quel soutien institutionnel pour ces structures d’accompagnement, quel rôle doivent y jouer les professeurs, etc. ?
Si la question de la performance des structures d’accompagnement n’est pas nouvelle (ex. : Bergek et Norrman, 2008 ; Degroof, 2015 ; Hackett et Dilts, 2008), de nombreuses interrogations demeurent. L’ancrage de ces structures dans un écosystème et les liens tissés avec différentes parties prenantes doivent être davantage pris en compte pour mieux comprendre à quoi servent ces structures, à qui elles profitent, et ce qu’elles apportent vraiment (ex. : Messeghem et al., 2013 ; Rice, 2002). Par ailleurs, la concurrence forte entre les nombreuses structures existantes et la volatilité sans cesse croissante des porteurs de projets qui « papillonnent » de structures en structures, voire s’insèrent dans plusieurs structures en même temps sans toujours prévenir chacune d’elles, sont autant de phénomènes qui posent question à cet égard. Toujours en termes de performance, le modèle de l’accélérateur attire l’attention croissante des chercheurs (ex. : Adomdza, 2014 ; Pauwels et al., 2016) et un débat a commencé sur l’opposition du modèle de l’incubation et de l’accélération (voir notamment Degroof, 2015 citant Aulet, 2014 qui associent « stagnation » avec le modèle d’incubation et croissance avec le modèle d’accélération). On notera l’apparition de quelques premiers travaux sur le développement de l’orientation entrepreneuriale et de l’orientation vers le marché durant le processus d’accompagnement (ex. : Evanschitzky, Caemmerer et Backhaus, 2016).
Par ailleurs, il nous semble que les différents défis auxquels sont confrontées les structures d’accompagnement, comme par exemple la fragilité de leur modèle économique, ainsi que les questions sociétales qui peuvent légitimement surgir à leur égard (faut-il subventionner ces structures, dans quelle mesure, à quelles conditions, en fonction de quel type de retour pour la société, etc. ?) requièrent l’étude du lien entre accompagnement entrepreneurial et politiques publiques (ex. : Abetti, 2004 ; Messeghem et al., 2013).
Enfin, les entreprises se saisissent également de plus en plus des modèles d’espaces collaboratifs pour penser leurs innovations. Elles ont de plus en plus souvent recours à des programmes start-ups et à des accélérateurs notamment. Les enjeux pour ces entreprises sont multiples. On peut questionner l’apport de ces programmes pour les entreprises ; se demander si le recours à ces modèles collaboratifs va engendrer des transformations radicales dans les schémas de création de valeur et d’innovation ; s’interroger sur leurs besoins en termes de management et de modes de gouvernance ; questionner leur sort à plus long terme (que deviennent-ils lorsque les projets d’innovation qui ont motivé leur mise en place se terminent) ; ou encore questionner leur impact sur les formes de travail et leurs transformations (Lô et Sacépé, 2016).
L’objectif de ce workshop est dès lors de mettre en débat l’accompagnement entrepreneurial face à la complexité et aux défis sociétaux actuels, notamment sur les thèmes suivants :
- Le processus d’accompagnement entrepreneurial ;
- L’adéquation entre accompagnement et spécificités des projets accompagnés ;
- L’ancrage des structures d’accompagnement dans un écosystème entrepreneurial ;
- Les métiers de l’accompagnement entrepreneurial ;
- Les pratiques de l’accompagnement entrepreneurial ;
- La performance de l’accompagnement entrepreneurial ;
- La fragilité du modèle économique de l’accompagnement entrepreneurial ;
- L’accompagnement entrepreneurial et les politiques publiques ;
- Les différents publics-cibles de l’accompagnement entrepreneurial ;
- Les facettes et défis de l’accompagnement des étudiants entrepreneurs ;
- Le développement de l’orientation entrepreneuriale et de l’orientation vers le marché pendant l’accompagnement ;
- Les structures d’accompagnement au sein des entreprises innovantes.
Le comité scientifique examinera avec intérêt les approches tant épistémologiques, théoriques, empiriques que méthodologiques permettant de continuer à penser l’accompagnement entrepreneurial dans le monde protéiforme et complexe d’aujourd’hui.
Aux côtés des papiers à caractère académique, les communications de type plus professionnel (pratiques, témoignages, récits d’expérience, etc.) ainsi que les études de cas sont également éligibles et seront examinées avec la plus grande attention.
COMITE SCIENTIFIQUE
UCL : Amélie Jacquemin, Frank Janssen, Julie Hermans et Amélie Wuillaume
ESSCA : Xavier Lesage, Barbara Caemmerer, Inès Gabarret et Raphaël Maucuer
ULaval : Maripier Tremblay, Michel de Blois et James Eaves
ORATEURS INVITES
Françoise Seince (Directrice des Ateliers de Paris)
Jean-Pierre Boissin (IAE Grenoble et Coordinateur national PEPITE France)
DATES A RETENIR
- Envoi des résumés étendus – 30 novembre 2017
- Réponse du Comité scientifique – 15 décembre 2017
- Envoi des communications complètes – 10 janvier 2018
- Date limite d’inscription – 15 janvier 2018
FORMAT DES CONTRIBUTIONS ATTENDUES
Les résumés étendus feront entre 1.000 et 3.000 mots. Ils préciseront la problématisation et l’intérêt de la recherche, le cadre théorique, la méthodologie, les résultats envisagés, la contribution potentielle. Ils sont à envoyer exclusivement sous format PDF et anonyme à l’adresse : contact@workshopentrepreneuriat2018.be
OPPORTUNITE DE PUBLICATION
Les meilleurs textes originaux qui s’inscrivent dans la thématique principale permettant un dialogue entre praticiens et chercheurs (attention à bien respecter les consignes aux auteurs de cette revue qui seront transmises aux participants) et retenus par le Comité Scientifique seront acheminés vers la Revue Entreprendre & Innover (https://revueentreprendreinnover.wordpress.com), classée catégorie 4 FNEGE). Ils feront l’objet d’une évaluation par les pairs selon les règles de l’anonymat double pour une publication dans un dossier spécial.
INFORMATIONS PRATIQUES
- Droit d’inscription : 200 euros (incluant matériel, pauses café, repas et visite)
- Hôtel partenaire suggéré (prix négociés) : http://www.hoteldream.be/
- Informations sur la ville de Mons : http://www.mons.be/decouvrir/mons
- Contact organisateurs : amelie.jacquemin @uclouvain-mons.be ; xavier.lesage@ essca.fr ; barbara.caemmerer@ essca.fr ; Michel.deBlois@ design.ulaval.ca