Numéro spécial RIPCO: Espaces et comportements organisationnels : nouvelles organisations, nouvelles théorisations
Espaces et comportements organisationnels : nouvelles organisations, nouvelles théorisations
Rédacteurs invités :
Olivier Germain, UQAM, Canada
Judith Igelsböck, Techische Universität München, Allemagne
Daniel Melo Ribeiro, Université Fédérale du Minas Gerais, Brésil
Jean-Luc Moriceau, IMT-BS, France
Site e l’appel complet : English https://ripco-online.com/en/CFPS/CFP_SI_SPACEOB.asp et français https://ripco-online.com/fr/CFPS/CFP_SI_SPACEOB.asp
Premières lignes de l’appel…
Depuis fort longtemps on a reconnu l’effet de l’organisation de l’espace sur les comportements organisationnels, et notamment sur l’efficacité et la créativité. Ce lien est maintenant pensé d’une façon plus complexe : les organisations sont des agencements matériels dans l’espace (De Vaujany, 2015 ; De Vaujany & Mitev, 2013) ; les comportements n’ont pas juste lieu dans mais sont aussi constitutifs de l’espace et des places de travail (Kornberger & Clegg, 2004; Clegg & Kornberger, 2006,) ; l’espace influence les valeurs, les identités, l’engagement, etc. (Dale & Burrel, 2008) ; il affecte le sens, l’autonomie, le goût du travail (Strati, 2004), il discipline ou stimule (Taskin & Raone, 2014). La théorie des organisations, après la géographie et l’histoire (Withers, 2013) et les sciences sociales en général (Blank & Rosen Zvi, 2010), connaissent leur tournant vers la spatialité (van Marrewijk & Yanow, 2010). Or récemment, d’une part les places, espaces, territoires et réseaux de travail se redéfinissent et se réinventent, d’autre part les théorisations de l’espace organisationnel ouvrent de nouvelles voies d’explorations et de nouveaux débats. Nous voudrions alors dans ce numéro spécial suivre l’invitation de Beyes & Holt (2020) à prendre l’espace au sérieux et à penser spatialement : reconnaître que toutes les organisations et acteurs sont à une place ou désirent une place, que d’innombrables frontières se forment et se contestent, que les territoires sont traversés d’atmosphères et d’affects ; et accueillir des recherches et réflexions inspirées par et s’attaquant à cette nouvelle condition spatiale des organisations.