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Plateforme d’observation et d’analyse de la résilience des entreprises sur un territoire contraint : structurer un outil de veille et de prospective
Si le concept de résilience a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques d’un point de vue théorique, peu de données/études permettent de passer de la théorie à la pratique. Le concept a été repris notamment par l’Union européenne qui en a fait un élément majeur de sa doctrine d’intervention en 2012 (Lallau & al., 20181), il est devenu incontournable dans les discours et dans les programme. Cependant il est mobilisé de manière floue, avec des définitions changeantes, conduisant parfois à confondre résilience et survie, ce qui fait apparaitre un manque de données, d’échelle de mesure utiles à la compréhension du phénomène et à la prise de décisions qui en découlent.
Le sujet proposé ici porte sur la résilience entrepreneuriale, processus complexe, qui se structure autour de trois phases (Chabaud, 20102) :
- une première phase à très court terme, de type réflexe, dans laquelle l’entrepreneur subit le choc et s’adapte, qui renvoie à une capacité d’absorption,
- une deuxième phase d’adaptation à plus long terme qui nécessite de repenser le projet entrepreneurial pour faire face au nouveau contexte, ce qui peut entrainer un « pivotement », ce qui renvoie à une capacité de renouvellement,
- une troisième phase qui induit un processus de légitimation des actions prises précédemment au sein d’un projet plus vaste, ainsi qu’une meilleure appréhension de ses capacités par l’entrepreneur, notamment face à la crise qui renvoie à une capacité d’appropriation.
Les questions de recherche qui se posent sont : Comment évaluer la résilience entrepreneuriale ? Quels changements implique-t-elle dans le comportement des entrepreneurs et dans les programmes qui s’en réclament ?
La résilience appelle à analyser la nature des chocs, les entités/secteurs impactés, les intensités ressenties du choc, les seuils, les processus d’adaptation, les capacités de rebond, les potentiels tuteurs de résilience, etc. Autant de critères nécessitant la création d’une échelle de mesure pour le suivi de variables lentes, quantitatives et qualitatives adaptées à un territoire contraint.
Dans le cadre de ce contrat POSTDOC, les contributions attendues sont : participer au choix des hypothèses de l’étude ; contribuer au cadrage (choix de l’échantillon, de la méthode, du mode d’administration) ; traiter et analyser les données, diffuser les résultats.
Ces contributions seront valorisées au travers de la publication de travaux scientifiques dans
des revues académiques, ainsi que la publication d’études.
1 Lallau, B., Laissus-Benoist, P. & Mbetid-Bessane, E. (2018). Introduction : la résilience peut-elle passer de la
théorie aux pratiques ?. Revue internationale des études du développement, 3(3), 9-
- https://doi.org/10.3917/ried.235.0009
2 Bégin, L. & Chabaud, D. (2010). La résilience des organisations : Le cas d’une entreprise familiale. Revue française
de gestion, 1(1), 127-142. https://doi.org/